I'll be there

Elle prends soin de ses plantes avec amour. Il lui arrive régulièrement de leur parler. Alors seule dans son jardin, elle exprime tout ce qui lui passe par la tête à voix haute. Pour commencer, cela la soulage. Ensuite, elle a toujours entendu qu'il faut parler aux plantes. Alaska n'a pas de mal à croire en ces superstitions. Elle s'est toujours sentie proche et connecté à la nature. Depuis qu'elle est partie de Suède, elle a crapahuté des milliers de kilomètres, parfois perdue au milieu de nulle part. Et à chaque besoin, elle a trouvé une solution avec ce qui l'entoure : la Nature. Aujourd'hui encore, Alaska a du mal à croire, et à comprendre, comment les hommes peuvent être si déconnecté à ce qui permet leur existence... Elle est encore sidérée d'avoir vu des plages où il y a plus de plastique que de sable. D'avoir vu des personnes remplir des piscines lorsque certains n'ont pas d'accès à l'eau potable. D'avoir constaté encore et encore la pollution et le gaspillage. L'homme s'est mis des œillères et se comporte comme un bulldozer. Alors aujourd'hui plus encore, elle éprouve le besoin de réconforter et rassurer ses protégées. Elles lui permettent de vivre en exerçant une activité qui lui plait. De confectionner des tisanes bien-être, et des remèdes bien plus naturel que les saloperies de médicaments. Bien qu'elle soit consciente que la médecine moderne sauve tout de même des milliers de vies. Il a selon elle une juste mesure à trouver.

Alors qu'elle songe à toutes ces choses qui régissent son existence, elle ne voit pas la matinée passer. Jusqu'à ce que son estomac lui rappelle sa présence. Elle n'a aucune idée de l'heure qu'il peut être. Lorsqu'elle s'est réveillée à l'aube, elle s'est débarbouillée et habillée rapidement. Sans penser à prendre sa montre. Elle est sortie vêtue d'un simple jean en coton et d'un pull léger en laine par-dessus lesquels elle a enfilé un ciré jaune et des bottes de pluie rouge. En cette fin d'hiver, les températures commencent à devenir de plus en plus douces. Il est annoncé 15 degrés pour l'après-midi. Mais la pluie donne cette humidité qui s'immisce partout et fait parfois grelotter. Alaska aime la pluie. Cela accentue les odeurs, dont celle de la terre. Et puis le paysage devient plus éclatant, avec des couleurs vives qui ressortent sur le ciel gris. Elle se relève du carré de potager sur lequel elle était accroupie et inspire profondément. Quel bonheur.

Pressé à nouveau par son ventre, la jeune femme se décide enfin à regagner sa cuisine pour préparer le déjeuner. Ce midi, ce sera bagel à la crème de fromage et à l'avocat. Rien que d'y penser, son estomac se tortille de plaisir. Sur le bas de la porte, elle retire ses chaussures, puis son ciré, et les abandonne dans l'entrée. Elle reste en chaussettes. Elle adore marcher sans chaussures. Dans sa petite cuisine minimaliste, elle sort ce dont elle a besoin. C'est alors que la sonnette retentit. Qui peut donc venir lui rendre visite à cette heure-ci ? Alaska pose ce qu'elle a dans les mains et se dirige vers la porte qu'elle ouvre avec curiosité. Oh Drake ! Bonjour ! Que fais-tu là ? dit-elle en apercevant son ami qui est légèrement trempé par la pluie. Elle se poussa alors pour le laisser se mettre à l'abris.

Alaska ne pensait pas voir Drake aujourd'hui. Habituellement, il prévient lorsqu'il souhaite venir. Cette fois-ci, sa visite est surprise. La jeune femme en est ravie. Elle aime beaucoup le jeune homme. Il lui donne régulièrement des coups de mains sur sa propriété et avec son entreprise. Si Alaska est débrouillarde et indépendante, elle doit bien reconnaitre qu'elle ne peut pas tout faire tout le temps toute seule. Drake lui permettait d'avancer plus vite. Il ne s'en rend pas compte, mais il est d'une aide précieuse pour la jeune femme.

Elle le laisse rentrer pour se mettre à l'abri. Pour un début de printemps, le temps est plutôt maussade. Cependant, cela ne dérange pas Alaska. Bien au contraire, c'est grâce à la pluie que ses plantes pousseront. Bon, sauf si c'est vraiment trop le déluge. L'eau peut être source de vie tout comme elle peut être destructrice. Drake lui demande s'il ne dérange pas et lui explique qu'il passait dans le coin, et que donc il en profitait pour lui faire un coucou. Mais non, tu ne me dérange absolument pas ! Jamais ! répond-elle surprise. Il ajoute finalement que s'il est là, c'est parce qu'il avait envie de la voir. Alaska lui adresse alors un sourire amusé. Les hommes. Toujours à vouloir cacher leurs sentiments. Alors qu'en réalité, ils ont des guimauves dans le cœur. Tu fais bien de suivre tes envies. répond-elle.

La jeune femme se dirige avec Drake dans la cuisine où tout est resté en plan. D'un coup d’œil rapide, elle jugea que s'il y en a pour une personne, il y en a pour deux. J'étais en train de me préparer un bagel pour le déjeuner. Tu te joins à moi ? lui propose-t-elle. Avec un peu de chance, la pluie s'arrêtera pendant qu'ils mangent et ils pourront aller faire un tour du jardin. Elle aurait besoin d'aide pour une ou deux bricoles pendant qu'il est là. Je suis vraiment contente que tu viennes me voir ! Alaska est tellement indépendante qu'elle compte ses amis proches sur les doigts de la main. Mais c'est plus simple pour elle de gérer les choses ainsi.